Rodolphe Raffalli - «Gypsy Swing Guitar»
La Lichère/ Night and Day (LLL315)





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Deuxième album pour Rodolphe Raffalli. On se souvient de son premier essai transformé «Hommage à Brassens», très bien accueilli par le public et primé par l’Académie Charles Cros (plus de 12000 ex. vendus). Si vous ne connaissiez pas ce guitariste étonnant, vous serez surpris en écoutant ce «Gypsy swing guitar», au titre un peu banal. En effet, si le style de Rodolphe est lié à la guitare de Django, il n’en est pas moins fleuri par la guitare sud-américaine, coloré par la guitare classique, forgé tant par la pratique de l’improvisation jazz que par l’accompagnement des chansons françaises. Un chorus de Rodolphe, c’est une vraie aventure, le cheminement des phrases a souvent un coté «barré» mais toujours harmonieux. En cours de route, il est soudain frappé par une autre idée et se fait happer, fougueux ou plein de retenue, il ne s’arrête jamais de chercher, douter et réussir, offrant à l’auditeur sa personnalité ultra-sensible.
Le répertoire choisi ici est toujours basé sur la chanson française mais s’étend à deux standards de jazz, un titre de Django et deux magnifiques compositions de Rodolphe. L’équipe est la même que sur le disque précédent, les fidèles Max Robin, Doudou Cuillerier (guitares) et Antonio Licusati (ctb) toujours attentifs. Avec «Twealth year, Je m’voyais déjà, Sonny Boy», Rodolphe gambade sur un swing léger, avec «Tu t’laisses aller» et «Amarcord», il se réchauffe au Brésil, tandis que dans «Il ne faut pas briser un rêve, Nous les amoureux» Rodolphe rend hommage à la bluette romantique et au chanteur Jean-Claude Pascal. En composant les merveilleux «Vervena » et «Natacha», deux thèmes alanguis, Rodolphe y laisse éclater sa science de la guitare (jouée aux doigts). Comme si ça ne suffisait pas, la présence de deux musiciens incontournables vient attiser la conversation sur quelques titres : Florin Niculescu vous arrache des larmes sur «Alfonsina y el mar» et partage avec Rodolphe des soli ébouriffants sur «Les oubliettes» de Gainsbourg (inoubliable), tandis que Christian Escoudé propose à Rodolphe de magnifiques échanges sur «God bless the child» (en duo) et «Roses de Picardie», pour cela il délaisse sa guitare jazz électrique pour sa vieille Selmer acoustique. Raffalli est aussi invité sur le dernier Aznavour, il y brode sereinement sur le titre «La critique».
Ce deuxième CD, réussi, renferme de nombreux petits bijoux (malgré un certain manque d’unité, une pochette et des photos de livret un peu cheap).
Rodolphe est en bonne voie pour la compilation (sortie prévue courant novembre).
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